Mardi 1er février avait lieu une CAPA pour examiner les recours des collègues certifiés qui s’étaient vu refuser une revalorisation de l’avis du Recteur lors de la période des recours gracieux. L’an dernier, il y avait eu 44 recours gracieux, comprenant 29 échecs qui avaient débouché sur 13 recours en CAPA, lesquels s’étaient soldés par 4 avis excellents du Recteur, qui au départ n’avait coché « que » « très satisfaisant ». Cette année, sur 696 rendez-vous de carrière, il n’y eut que 20 recours gracieux, dont 11 au dernier rendez-vous, au 9ème échelon, qui est pris en compte pour la promotion à la hors-classe. Sur ces 20 recours gracieux, seuls 5 collègues ont obtenu satisfaction ; sur les 15 qui restent, 6 ont eu le courage de remonter un dossier pour aller faire réexaminer l’avis en CAPA . C’est un véritable parcours du combattant, qui décourage souvent des gens déjà blessés par le peu de reconnaissance qu’ils ont eue de l’Institution, qui va parfois les rétrograder d’un rendez-vous de carrière à l’autre, sans qu’il y ait pour autant la moindre justification ! Depuis que le PPCR existe, le nombre de recours en CAPA ne fait que baisser. A ce rythme, on réunira une CAPA l’an prochain pour un (e) seul(e) collègue et l’administration feindra de croire que tous les autres certifiés seront pleinement satisfaits de leur évaluation. Il est évident qu’elle n’a pas la même analyse que nous pour expliquer le fatalisme de tant de collègues qui renoncent aux voies de droit qui sont à leur disposition pour contester un avis. Le Rectorat parle en effet de « maturation du dispositif » qui serait mieux compris par les diverses autorités hiérarchiques et par les collègues ; nous préférons parler de lassitude de professeurs qui ont l’impression d’être le pot de terre contre le pot de fer.
Pour être honnête, le taux de revalorisation cette année a été très généreux : il est de 50 %, trois collègues sur six, alors qu’il n’atteignait que 31% l’an dernier ; mais que valent les pourcentages quand on parle de six personnes ? Deux collègues « satisfaisants » ont été finalement reconnus « très satisfaisants » et un « très satisfaisant » est devenu « excellent ». On s’en réjouit bien sûr pour eux, mais à qui fera-t-on croire que le PPCR est juste quand tant de gens n’ont pas eu d’accélération de carrière, et sont bloqués, à 40 ans, au 9ème échelon +2, avec un avis décevant du Recteur, qui sera pérenne. L’ancien système, certes très imparfait, permettait au moins qu’une inspection, à quatre ou cinq ans de la retraite, puisse « remonter » la note globale et favorisait un passage au grand choix. Maintenant, à 40 ans, les dés sont jetés à vie, quels que soient les efforts des collègues pour perfectionner leur pratique, et l’on voudrait que ces derniers ne soient pas amers ou fatalistes !
Ajoutons, que, lors de cette CAPA, nous avons appris que 30 rendez-vous de carrière, (20 femmes, 10 hommes) n’ont pu être réalisés, qui s’ajoutent aux 44 de l’année dernière. Certes, ce n’est pas du fait de l’employeur, mais de la pandémie, d’arrêts médicaux divers, ou de congés de maternité. Il n’en demeure pas moins que ces 74 collègues sont lésés ; l’administration s’est engagée à être bienveillante pour leur prochain changement d’échelon ou pour l’accès à la hors-classe. Nous la croyons sur parole, mais comment s’en assurer puisque les syndicats ne sont plus conviés aux commissions portant sur les changements d’échelon ou sur les promotions de grade ?