CAPA du 2 mai 2017
Mardi 2 Mai 2017, avait lieu la commission académique portant sur la promotion à la hors-classe des professeurs certifiés, dernière du genre avant la mise en place du PPCR. Le nombre annoncé de promus était de 398, sur 4636 promouvables, soit 8,58%, ce qui est supérieur à la moyenne nationale qui est de 7%. Cette année, 382 enseignants promus, soit 96 % des collègues, le sont « au barème », c’est-à-dire que sur le tableau d’avancement, où les professeurs sont classés par ordre décroissant de points, on a sélectionné parmi les 398 premiers tous ceux qui étaient au 11ème échelon ainsi que ceux qui étaient au 10ème, avec un avis exceptionnel sauf les 16 derniers de ceux-ci.
Comment faire partie de ces têtes de liste du tableau d’avancement ? D’abord, dans notre académie, sauf exception, il vaut mieux être au moins au 10ème échelon, sinon ce n’est pas la peine d’espérer. Ensuite, au 11ème échelon, si on l’a obtenu au choix ou au grand choix, on reçoit 50 points de « parcours de carrière » ; si c’est à l’ancienneté, on nous attribue 40 points. Au 10ème échelon, il est absolument indispensable, quitte à demander une inspection s’il le faut, (peu probable désormais quand on a passé le 8ème échelon) d’éviter de passer à l’ancienneté qui rapporte 0 point alors que le choix ou le grand choix en rapportent 25. A ces critères s’ajoutent les notes administrative et pédagogique et surtout les fameux avis que nous donnent nos deux autorités hiérarchiques : il faut savoir qu’un double avis «Satisfaisant » du chef d’établissement et de l’IPR ne rapporte que 10 points alors qu’un double avis « Exceptionnel » nous fait gagner 40 points de plus : par exemple, une collègue classée 3555ème au tableau d’avancement avec deux avis satisfaisants; avec les mêmes notes mais 40 points de plus, se serait retrouvée 908ème, soit 2647 rangs au-dessus ! Il fallait au moins 149 points pour être promu « au barème » et le nombre de ceux qui avaient ces points étant assez élevé (56 collègues), c’est l’ancienneté dans le corps des certifiés qui a été le critère discriminant. En effet, parmi ces collègues qui franchissaient la barre des 149 points, 54 n’ont pu être promus !
Il reste donc 16 collègues qui n’ont pas été promus « au barème ». La note de service du 22 décembre 2016 impose de promouvoir tous ceux qui sont au 11ème échelon depuis au moins 3 ans, à condition qu’ils n’aient pas d’avis défavorable: cela n’a concerné que 9 personnes. Pour les 7 qui restent, le SNALC est satisfait que la hors-classe ne soit pas un ersatz de 12ème échelon de classe normale, mais récompense vraiment la valeur professionnelle des agents: en effet, ont été promus 6 collègues du 10ème ou du 11ème échelon, sans avis défavorable bien sûr, nés avant le 31 décembre 1956 et dont la note pédagogique est supérieure ou égale à 47. Cette prise en compte du 10ème échelon, que le SNALC soutient parfois seul contre tous, permet de récompenser des gens qui ont moins de 20 ans d’ancienneté dans le corps des certifiés, alors qu’ils ont plus de 60 ans: ce sont souvent des collègues qui ont travaillé dans le secteur privé jusqu’à leurs 40 ans (par exemple, des comptables) et qui ont enrichi l’Education Nationale de leur expérience par leur parcours atypique.
Enfin, une collègue qui avait subi une dégradation de l’avis de son chef d’établissement (Très Satisfaisant au lieu d’Exceptionnel), sans que celle-ci soit argumentée dans un rapport, s’est vu restituer son avis Exceptionnel, ce qui lui a permis de franchir à nouveau le seuil des 149 points et d’être ainsi promue. Nous sommes fiers d’avoir pu défendre cette collègue injustement dépréciée, mais cette satisfaction que nous éprouvons ne saurait cacher les 68 dégradations qu’ont subies des collègues de la part de leur chef d’établissement et les 81 de la part de leur IPR. On peut certes être un excellent enseignant et commettre une faute qui justifie, pour une année du moins, une telle dégradation, mais pour le SNALC cela n’est acceptable que s’il y a un rapport circonstancié de la part de l’autorité hiérarchique. Quand il n’y en a pas, la dégradation est inique et reflète scandaleusement un règlement de compte ou un problème relationnel entre l’évaluateur et l’enseignant.
Claire Leblanc-Foster et Stéphane Goutiers
Commissaires paritaires certifiés